Thème
Nutrition (alimentation et activité physique), Précarité

Programmes
    Programme 1 : Population générale
  • Objectif 2 : Promouvoir des comportements favorables à la santé

Contexte
L’amélioration de l’état nutritionnel de la population constitue, en ce début de 21ème siècle, un enjeu majeur des politiques de santé publique menées en France, en Europe et dans le monde.
Une nutrition satisfaisante est un facteur de protection de la santé. Les avancées de la recherche ont précisé le rôle que jouent l’inadéquation des apports nutritionnels et l’insuffisance d’activité physique dans le déterminisme de nombreux cancers et maladies cardio-vasculaires, qui représentent plus de 55 % des 550 000 décès annuels en France. Des facteurs nutritionnels sont aussi impliqués dans le risque ou la protection vis-à-vis du diabète, de l’obésité de l’ostéoporose ou de diverses déficiences.

En région PACA, 3.1% des habitants seraient en situation d’insécurité alimentaire quantitative. Les personnes en insécurité alimentaire quantitative se distinguent par une alimentation particulièrement peu diversifiée et des repas simplifiés, avec une consommation moins fréquente de la plupart des groupes alimentaires (légumes, viandes-poisson-œuf, féculents, produits laitiers) .

Aujourd’hui, en France, environ 2 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire pour se nourrir au quotidien. Conséquence de la crise, ce chiffre atteint des niveaux record selon les associations.
Malgré la mobilisation des structures de distribution de cette aide, la situation nutritionnelle des personnes en situation de précarité reste très préoccupante (carences nutritionnelles, prévalence élevée de l’obésité…), comme le montrent plusieurs études et notamment l’étude ABENA , menée en 2004-2005 par l’Usen .

Les personnes soumises à de très fortes contraintes budgétaires n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers une alimentation trop riche en énergie et faible en nutriments essentiels. Elles cumulent de nombreuses difficultés. Pour elles, la notion de santé est abstraite, reléguant souvent l’alimentation au second plan, derrière d’autres préoccupations immédiates plus importantes (logement, emploi, etc) .
Les destinataires de l’aide alimentaire ne peuvent dépenser que 2,6
euros par jour par personne en moyenne, leur état de santé s’en ressent et est qualifié de « très critique » selon les experts .

L'aide alimentaire devient de plus en plus pour les bénéficiaires la source unique d'approvisionnement. Dans ces conditions la notion d'équilibre alimentaire trouve difficilement sa place dans les pratiques alimentaires, le fait de manger étant vécu par les bénéficiaires presque uniquement comme une recherche de satiété.
Les comportements se caractérisent par une absence de variété et de diversité des aliments consommés, la récurrence de la consommation de féculents au détriment des fruits et légumes, une priorité donnée aux aliments à forte valeur calorique et roborative, une méconnaissance de certains produits et modes de préparation du fait de cultures différentes, une méconnaissance des règles de consommation des produits (notamment selon la date de péremption), un désengagement culinaire et une irrégularité du nombre de repas quotidiens majoritairement inférieurs à 3 .
L’enquête ABENA montre que cette situation est très délétère, associant des apports alimentaires globalement insuffisants, des carences multiples, simultanées à des taux élevés de pathologies telles que l’hypertension artérielle ou l’obésité.

Le CoDES 84 s'est engagé depuis 2003 dans des programmes de formation puis d'accompagnement auprès des personnels des structures d’aide alimentaire. De 2009 à 2011 le GRSP puis l’ARS soutient l’ensemble du programme (formation, suivi, ateliers pratiques et formation et accompagnement à la composition des colis).
Dans le cadre de l’appel à projets du PRS 2012-2016, axe « population générale », le réseau des comités d’éducation pour la santé (et donc le codes84) propose de poursuivre ce programme en l’adaptant aux besoins, contraintes et attentes qui ont été observés sur le terrain.

Objectif de l'action
* Objectifs du plan d'action "Population générale"
- Objectif général 2 : Promouvoir des comportements favorables à la santé
- Objectif spécifique 2.2 : Promouvoir une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière
- Objectif opérationnel 2.2.1 : Faciliter l’accès de tous à une alimentation équilibrée

* Objectif opérationnel
- Former les travailleurs sociaux et autres professionnels intervenant dans le secteur social sur le thème de l’alimentation équilibrée pour les publics en situation de vulnérabilité

Description
* Axe 1 : Mise en place module de formation sur la thématique « Nutrition et précarité » à destination des personnels des structures d’aide alimentaire ou des personnels de structures en lien avec des bénéficiaires de l’aide alimentaire (3 jours)
- Réalisation et passation d’un questionnaire de relevé de besoins et d’attentes en matière de formation
- Objectifs d’apprentissage :
. Comprendre les déterminants de l’acte alimentaire
. Connaître les spécificités de l’alimentation des personnes en situation de précarité
. Echanger autour de ses perceptions de la relation d’aide
. Connaître les principes de l’équilibre nutritionnel (alimentation et activité physique) en lien avec un petit budget
. Connaître les étapes de la méthodologie de projet en EPS
- Première journée :
. Accueil des participants
. Présentation des animateurs, de la formation et du programme régional
. Présentation des participants et rendu de leurs attentes
. Présentation des objectifs du PNNS
. Représentations autour la santé
. Les déterminants de l’acte alimentaire
. Les spécificités de l’alimentation des personnes en situation précaire
. Représentations de la précarité
. Définition de la précarité, de la pauvreté par le groupe
. Ressentis et représentations des participants face aux habitudes alimentaires des bénéficiaires
. Résultats des études ABENA et E3A
. Alimentation, éthique et relation d’aide
- Deuxième journée :
. Les principes de l’équilibre alimentaire :
. Les besoins, les groupes d’aliments, leur intérêt nutritionnel
. Les rythmes alimentaires, la répartition des repas et travail sur la confection de menus
. Le rôle et les bienfaits de l’activité physique, les lieux ressources
. Le comportement alimentaire : habitudes, culture, tradition : prendre conscience des différentes pratiques possibles. Mise en situation des stagiaires
. Le budget alimentaire :
. Coût de l’approvisionnement
. Stratégies d’approvisionnement à moindre coût, quel conseils donner à des personnes avec un budget limité ?
. Les aliments super –plus
. Lecture des emballages alimentaires
. Aliments et conservation :
. Les grandes notions d’hygiène alimentaire (DLC-DLUO, rangement du réfrigérateur, hygiène de la cuisine, des mains, chaine du froid…)
- Troisième journée :
. Les principes de la démarche d’éducation pour la santé
. Réflexion autour de l’éducation nutritionnelle
. Les différentes étapes de la méthodologie de projets
. Travail pratique autour des perspectives de projet des stagiaires
. Préparation des futures journées de suivi
. Evaluation de la formation
- A l’issue de la formation une attestation est remise à chaque participant afin de valoriser leur implication dans le programme et les compétences acquises

* Axe 2 : Organisation d’accompagnements de proximité (individuels et/ou collectifs) auprès des structures
- Temps de bilan ou d’échanges de pratiques entre personnels de différentes structures : proposition d’organisation de temps de rencontre d’échanges de pratiques d’animation, de modes d’approvisionnement, de modes de distribution, d’échange d’outils
- Accompagnements individuels sur la méthodologie de projet, la mise en place d’ateliers pratiques auprès des bénéficiaires de l’aide alimentaire, l’organisation de la distribution alimentaire

* Axe3 : Evaluation de l’impact du dispositif sur les pratiques des personnels formés dans le champ de la promotion de la santé
- Réalisation d’un outil et modalités communes d’évaluation
- Réalisation de l’évaluation et synthèse par le CODES

Partenaire de l'action
Structures de l’aide alimentaire et structures accueillant les publics vulnérables

Année de début de réalisation
2013

Année de fin de réalisation
2014

Durée
12 mois à partir de septembre 2013

Fréquence
Suivie

Public
Adultes 18-55 ans, Personnes de plus de 55 ans, Professionnels de santé, Professionnels du social, Personnes relais / pairs, Personnes en difficulté socio-économique

Nombre de personnes concernées
15 à 20 professionnels ou bénévoles (prévisionnel)

Type d'action
Communication, information, sensibilisation, Education pour la santé, Formation, Production, analyse ou valorisation d'outil, Appui et/ou suivi en méthodologie et évaluation, Documentation, Coordination locale, Soutien aux équipes, Travail en réseau

Outils et supports utilisés :

Classeur « Alimentation Atout Prix » de l’INPES, Photoexpression de la Cram Picardie sur les représentations de la santé

Communication et valorisation de l'action
Présentation en interne et auprès des institutions

Financeur
  • ARS : 11 000 € €
  • Collectivités territoriales
  • - Conseils départementaux : CG 84 : 4 000 € €

Evaluation de l'action
* Indicateurs quantitatifs
- Nombre de questionnaires de relevé de besoins retournés remplis
- Nombre et catégorie des professionnels formés
- Nombre de formations prévues / réalisées
- Nombre et type d’accompagnements réalisés
- Nombre et type de structures accompagnées
- Nombre et type de personnels accompagnés
- Nombre de réunions pour l'évaluation du programme
- Nombre de participants
- Nombre de structures contactées

* Indicateurs qualitatifs
- Type de besoins, attentes énoncés en matière de formation
- Contenu des formations réalisées par territoire
- Calendrier des sessions de formation
- Degré de satisfaction des stagiaires sur le contenu de la formation
- Type de compétences développées
- Satisfaction des participants aux accompagnements
- Type de compétences développées
- Type de projets/actions développés par les structures
- Résultats de l’évaluation après 3 ans d’action

Secteur d'activité
Centre communal d’action sociale, Etablissement et service médico-sociaux pour personnes en difficultés spécifiques, Local d’association, Structure en charge de la distribution de l’aide alimentaire

Lieu d'intervention
Structures de distribution de l’aide alimentaire ou en contact avec des bénéficiaires de l’aide alimentaire

Niveau géographique
Départemental

Commune
Valréas, Bollène, Sault, Beaumes-de-Venise, Carpentras, Bédarrides, Avignon, Apt, Cavaillon

Niveau départemental
Vaucluse

Niveau territorial de santé
Cavaillon, Avignon, Orange-Valréas, Carpentras, Apt

Plan national
OBESITE - Plan Obésité, NUTRITION - Programme national nutrition santé (2011-2015)

Action(s) lolf
PSS 12. Accès à la santé et éducation à la santé, PSS 12.2 Santé des populations en difficulté

Catégorisation
A1
Développement d'offres de promotion de la santé
A2
Représentation d'intérêts, collaboration entre organisations
A3
Mobilisation sociale
A4
Développement de compétences personnelles
B1
Offres en matière de promotion de la santé
B2
Stratégies de promotion de la santé dans la politique et les institutions
B3
Potentiel social et engagement favorables à la santé
B4
Compétences individuelles favorables à la santé
C1
Environnement physique favorable à la santé
C2
Environnement social favorable à la santé
C3
Ressources personnelles et types de comportement favorables à la santé
D
Augmentation de l'espérance de vie en bonne santé - Amélioration de la qualité de vie - Diminution de la morbidité et de la mortalité (liée à des facteurs de risque)