Lutte contre la précarité énergétique : volet sensibilisation des ménages en précarité à la qualité de l'air intérieur

Environnement, Précarité

Programme PRSE 3 : Plan Régional Santé Environnement

La qualité de l’air intérieur et les économies d’énergie sont la résultante de plusieurs facteurs, liant le bâti, la situation du ménage et les pratiques des occupants. C’est la pertinence de leur articulation et l’adaptation des explications qui peuvent contribuer durablement à un meilleur confort. Aussi, les actions de sensibilisation et d’information doivent être plus adaptées et mieux diffusées en favorisant des démarches participatives et en valorisant les savoirs-faire individuels.

Une étude initiée par la Fondation Abbé Pierre en 2013 a montré que les personnes en situation de précarité énergétique étaient plus souvent et plus fortement confrontées à des problèmes de santé physique ou psychologique, recouvrant aussi bien des pathologies aigües (rhumes, angines, grippe, diarrhées / gastroentérites, etc.) que chroniques (bronchites, arthrose, anxiété, dépression, maux de tête, pathologies cardiovasculaires et respiratoires, etc.) : 22% développent des bronchites chroniques (contre 10% chez les personnes non exposées), 48% des migraines (contre 32% chez les non-exposés), 41% de l’anxiété voire de la dépression (contre 29% chez les non-exposés). Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, pour les personnes mal logées, le surpeuplement, l’humidité, le bruit augmentent chacun de 40% le risque pour une personne de se déclarer en mauvaise santé. Ce pourcentage atteint 50% pour les personnes en situation de précarité énergétique.

En 2016, l’association ALISEE en partenariat avec l’IREPS et dans le cadre du PRSE a mené une étude exploratoire auprès des professionnels du champ social et médical accompagnant les ménages en situation vulnérable et en difficulté socio-économique.
L’objectif de cette étude était de recenser leur niveau de connaissance de la qualité de l’air intérieur et de son impact sur la santé et d’identifier leurs besoins pour mieux accompagner les publics.

A la lecture de cette étude préalable, il ressort le besoin pour les entrants à domicile de :
- mieux identifier vers qui réorienter,
- mieux cerner que les moisissures sont potentiellement nuisibles en terme d’altération de santé pour les habitants,
- avoir des supports pédagogiques à diffuser aux publics,
- être outillé pour convaincre les publics et faire passer le message,
- savoir comment aborder ses questions,
- être légitime ou pertinent pour intervenir sur ce champ (est-ce mon rôle ?),
- avoir des informations ponctuelles et/ou régulières lors des réunions d’équipe.

- Poursuivre le travail engagé avec l’IREPS pour accompagner et outiller les professionnels et bénévoles qui se rendent au domicile des ménages vulnérables,
- Déterminer les moyens d'agir de ces professionnels et bénévoles auprès des ménages en précarité énergétique afin d'améliorer la qualité de l'air des logements (outils à utiliser, informations à communiquer, arguments à construire, supports techniques et pédagogiques à créer).
- Mettre en place des temps d’échanges et d’information auprès des professionnels et bénévoles qui se rendent au domicile des ménages
- Mettre en place des actions collectives pour les publics vulnérables.

Dans le cadre du programme de lutte contre la précarité énergétique, la dimension santé-logement est intégrée à toutes les missions de l'association. Aussi, le programme se décline en deux volets :

* Phase 1 : Accompagner les personnes relais qui se rendent au domicile des ménages vulnérables
- Co-construire avec l’IREPS et déployer des temps de formation « Habitat et Santé : la place des intervenants à domicile » avec une approche technique et des éléments de repère par Alisée et une approche éducative pour mobiliser et convaincre les publics en précarité énergétique par l’IREPS. Ces temps forts seront proposés à des professionnels de l’aide à domicile, à des professionnels du logement social et à des dynamiques territoriales en soutien à la politique de la collectivité locale.
- Contribuer à la réalisation d’un support à destination des intervenants du domicile et visant à repérer les publics ayant des problématiques Bâti / Santé / Social.
- Créer et proposer une mallette en prêt gratuit pour introduire les questions de qualité d’air intérieur aux personnes relais comprenant des instruments de mesures (CO2mètre, humidimètre, détecteur de CO, etc.) et des supports pédagogiques.
- Participer à des réunions d’équipe de professionnels pour présenter les enjeux de la qualité de l’air intérieur, les problèmes et solutions possibles.

* Phase 2 Sensibiliser le public en vulnérabilité énergétique
- Massifier les actions collectives de sensibilisation auprès des jeunes, personnes en insertion, personnes âgées, etc. en partenariat avec des structures relais : CCAS, structures d’insertion sociale et professionnelle, CLIC, Habitat et Humanisme, France Terre d’Asile, CHRS, centres sociaux, etc. sur le Maine et Loire et la Loire-Atlantique.

- IREPS
- CCAS NANTES
- Département de Maine et Loire
- USH des Pays de la Loire
- Agglomération du Choletais
- Acteurs locaux : CCAS d’Angers, CCAS de Saumur, CCAS de Saint Nazaire, CCAS de Bouguenais, CHRS Pelletier, Adapéi49, structures d’insertion (Fil d’Ariane, Impacts Services, jardins de Cocagne, AIE, ASDIES, Eclaircie, ETAPE 49, CAVA), associations locales (UFCV, CLCV, Locaux Moteurs, etc.), l’école de la seconde chance, l’ESAT de Légé, Mission Locale.

2017

2018

11 mois

Répétitive

Professionnels du social, Personnes relais / pairs, Personnes en difficulté socio-économique

22 personnes

Communication, information, sensibilisation, Formation

- Flyer de communication, - outils d’animation pédagogique (études de cas, cartographie des acteurs), - diaporama interactif, - mallette pédagogique « Santé et Habitat » - fiche pratique « les clés du repérage »

- Guides pratiques de l'ADEME « un air sain chez soi » - Guide de l'INPES « guide de la pollution de l'air intérieur » - Guide monoxyde de carbone - Maquette présentant le fonctionnement d'une VMC et le chemin de l'air dans un logement - Outils de mesure (anémomètre à cône, CO2 mètre, humidimètre, détecteur de monoxyde de carbone) - Jeu de cartes santé-logement indiquant les polluants, les sources, les causes, les conséquences et les solutions - Affiche « Où sont les polluants ? »

- Une communication sur le site internet du PRSE est envisagée.
- Un article est également prévu sur le site du réseau RAPPEL (Réseau des Acteurs de la Pauvreté et de la Précarité Energétique dans le Logement) afin de valoriser les dynamiques des acteurs locaux autour des sujets de l’Habitat et de la Santé et des approches pédagogiques employées.

PHASE 1 :

- temps de formation "Habitat et santé : la place des intervenants à domicile" :
01/12/17 - USH Pays de la Loire - 12 participants bailleurs sociaux des Départements 44, 53 et 85
07/12/17 - Agglomération du Choletais - 3 inscrits (annulé)
16/01/17 - Angers avec les CLIC et Structures d’Aides à Domicile - 4 inscrits (annulés)
29/01/18 - Eco’Appart du CCAS de Nantes - 11 acteurs locaux

- réunions d'équipes de professionnels :
27/04/17 : Mairie de Montreuil Bellay (Elus et salariés)
22/05/17 : Salariés du CCAS de Saint Nazaire
03/10/17 : Salariés Anjou Soins Services à Angers
18/12/17 : Salariés du CHRS Béthanie

PHASE 2 :

- Sur le Département de Maine et Loire : 22 temps d’échanges ont été animés sur le territoire pour plus de 260 participants en partenariat avec : des CCAS, CHRS, Adapéi49, structures d’insertion (Fil d’Ariane, Impacts Services, jardins de Cocagne, AIE, ASDIES, Eclaircie, ETAPE 49, CAVA), associations locales (UFCV, CLCV, Locaux Moteurs, etc.).

- Sur le Département de Loire-Atlantique : 10 temps d’échanges ont été animés sur le territoire pour 95 participants en partenariat avec le CCAS de Nantes, de Bouguenais, l’ESAT de Legé, mission locale, l’école de la seconde chance.

- Nombre de participants aux formations : 23 professionnels présents
- Nombre de réunions d’équipe réalisées sur la sensibilisation à l’impact du logement sur la santé : 4 réunions auprès de 27 salariés
- Création d’une mallette pédagogique disponibles en prêt pour les participants aux formations : 1 prêt en cours
- Nombre de participants aux actions collectives de sensibilisation dédiées aux publics en précarité énergétique : 355 participants pour 32 temps collectifs sur les départements de Maine et Loire et de Loire-Atlantique
- Degré de satisfaction des professionnels, bénévoles, et ménages vulnérables :
globalement les participants ont été satisfaits, voire très satisfaits des réponses apportées et se sentent plus à l'aise pour contribuer à l'amélioration de la qualité de l'air chez les habitants qu'ils accompagnent.

ATOUTS OBSERVES :

- Animations employées très dynamiques et très bonne interactivité avec les participants
- Montée en compétences des participants aux formations
- Bonne appropriation par les professionnels et les publics vulnérables de l’impact du logement sur la santé et des solutions possibles.
- Meilleure visibilité des acteurs sur le champ de la santé : interaction avec le CMEI (Conseiller Médical en Environnement Intérieur)

DIFFICULTES RENCONTREES :

- Difficulté à mobiliser certains acteurs locaux sur un territoire (Cholet) ou certains professionnels de l’aide à domicile (CLIC, services à domicile, …)
- Durée de la formation assez dense.

Autre

CCAS, Maisons de quartier

Territorial

Nantes, Angers, Cholet

Loire-Atlantique, Maine-et-Loire

PRECARITE - Stratégie d'actions en matière de santé et de précarité, ENVIRONNEMENT - Plan national santé-environnement 3 (2015-2021)

PSS 12. Accès à la santé et éducation à la santé, PSS 12.2 Santé des populations en difficulté, PSS 15. Prévention des risques liés à l'environnement, au travail et à l'alimentation, PSS 15.2 Environnement et santé