Centre d'accueil, de soins et d'orientation (CASO) à Marseille

2008

Action chaînée avec : Centre d'accueil, de soins et d'orientation (CASO) à Marseille - 2007

Thème
VIH-Sida IST, Précarité

Programmes
    Programme 14 : Améliorer la prévention, le dépistage et le suivi du VIH/SIDA/IST
  • Objectif : Adapter la prévention VIH/Sida/IST aux groupes de populations en situation de vulnérabilité spécifique
  • Objectif : Inciter la population générale et plus particulièrement les étrangers/migrants à se faire dépister précocement pour le VIH
    Programme 19 : Mettre en œuvre les dispositions du Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins en région PACA - PRAPS III
  • Objectif : Assurer une réelle continuité des soins et favoriser l'accès aux droits et aux soins des publics en situation de précarité
  • Objectif : Prise en charge de la souffrance psychique, des troubles psychiatriques, publics en errance/pris en charge par les structures d'hébergement/d'accueil

Contexte
Le cadre législatif et réglementaire français institue des objectifs de lutte contre les exclusions (loi du 28 juillet 1998) et un principe de réduction des inégalités en matière d’accès aux soins (loi du 9 août 2004 relative à la santé publique). La mise en place des Programmes Régionaux pour l’Accès à la Prévention et aux Soins, des Permanences d’Accès aux Soins de Santé (PASS), les dispositifs de Couverture Maladie Universelle (CMU) et d’Aide Médicale d’Etat (AME) permettent depuis quelques années une prise en compte spécifique des problématiques de l’accès aux soins pour les personnes vivant en situation de précarité.
Néanmoins, il subsiste des obstacles importants à l'accès aux soins des publics les plus précaires, et notamment des étrangers. On assiste ainsi, sur le plan national :
- A des évolutions réglementaires qui complexifient l’ouverture des droits à la couverture maladie (CMU / AME) pour les personnes vivant dans des conditions de grande précarité, en errance, pour les étrangers (complexité administrative et défaut d’information des publics, délais de 3 mois, nécessité d’apporter des preuves de présence en France, convocations à des entretiens…).
- A de fortes disparités quant à l’efficience des PASS (horaires restreints, absence de permanences médicales…)
-Au problème des délais de carence pour des personnes dans l’attente de l’ouverture de leurs droits.
- Au problème des patients vivant sous le seuil de pauvreté, et disposant d’une couverture de base sans complémentaire en raison des effets de seuil (personnes se situant juste au-dessus du plafond de ressources CMU).
- A des refus de soins des professionnels de santé vis-à-vis des bénéficiaires de la CMU et surtout, de l’AME.
- A la difficulté d’accès à certaines spécialités médicales, particulièrement pour les personnes stigmatisées par leur grande précarité.
Des difficultés propres sont liées à la condition même de ces publics : barrières linguistiques pour les étrangers, difficultés administratives, difficultés à accéder au droit commun de façon autonome. Parallèlement, la précarité des conditions de vie (alimentation, habitat insalubre, absence de logement…) les expose particulièrement à des risques, et a des conséquences sur leur état de santé. Les migrants (particulièrement les primo-arrivants), les grands marginaux ont peu accès à l'information, la prévention et le dépistage, y compris pour des pathologies spécifiques telles que le VIH, les hépatites ou la tuberculose. Par ailleurs, outre les pathologies somatiques, leur parcours de vie et/ou d'exode s'accompagne d’une grande souffrance psychique.
Il résulte de cet ensemble d’éléments des retards d’accès aux soins, l’abandon de démarches de soins, des ruptures de couverture maladie, de soins et de traitement, et enfin l’aggravation de pathologies pour les personnes les plus vulnérables : personnes sans-abri, Rroms, personnes âgées, anciens travailleurs migrants « Chibani », détenus sortant de prison…

Objectif de l'action
* Objectif général
Améliorer la santé des populations en situation de précarité vivant à Marseille en leur facilitant l’accès à la prévention et aux soins

* Objectifs opérationnels
- Permettre à toute personne se présentant au CASO de bénéficier d’un dispositif lui permettant un accès aux droits, à la prévention et aux soins adapté à sa situation.
- A partir de l’Observatoire de l’accès aux soins, témoigner sur les obstacles à l’accès aux soins rencontrés par les populations les plus précaires, et participer à l’optimisation des dispositifs d’accès aux droits et aux soins.
- Favoriser l’orientation et/ou l’accompagnement des patients dans le cadre du droit commun en visant à les faire bénéficier d’une continuité des soins.
- Améliorer la santé mentale des personnes présentant des pathologies psychiatriques et vivant dans l’errance, qui fréquentent le CASO, à travers la prise en charge en interne ou les orientations adaptées vers les structures de soins psychiatriques.
- Adapter et délivrer les messages de prévention pour le VIH et les IST au public reçu au CASO de Marseille, et particulièrement aux étrangers / migrants représentant 85 % des patients pris en charge.
- Inciter le public du CASO de Marseille, et plus particulièrement les personnes étrangères / migrantes à se faire dépister précocement pour le VIH afin de faciliter une prise en charge précoce


Description
Le Centre d'Accueil de Soins et d'Orientation est un lieu d’accueil médico-social inconditionnel, dont les activités consistent en :
- Accueil des personnes en situation de précarité, diagnostic social, examen des modalités d’accès aux droits et aux soins (couverture maladie, obstacles rencontrés…), repérage des problèmes de santé, actions de prévention et d’éducation à la santé, soins immédiats et orientations, à travers des consultations médicales, dentaires, psychologiques et paramédicales
- Témoignage auprès du grand public et interpellation des autorités sanitaires et politiques afin d'améliorer les dispositifs d'accès aux soins
- Orientation de chaque patient vers le système de droit commun à partir d'une analyse globale des problématiques médico-sociales (accès aux droits et aux soins)
- Repérage, prise en charge et orientation des patients présentant une pathologie psychiatrique et vivant dans l'errance
- Délivrance de messages et de matériel de prévention au cours d’entretiens individuels ou collectifs pour les patients primo-consultants et les patients à risque
- Sensibilisation et orientation des patients en vue de favoriser le dépistage du VIH et des IST dans les centres du CIDAG
- Formation des équipes aux spécificités des prises en charge liées à l’accueil des personnes en situation de précarité : droits sociaux et à la couverture maladie, pathologies spécifiques, souffrance psychique, éducation à la santé, problématiques de l’interculturalité, modalités d’orientation vers des lieux adaptés et des structures de droit commun, etc

Partenaire de l'action
CPAM, CIMADE, SARA, ADRIM, les CADA, SAO, SAMU Social, Fondation Abbé Pierre, Armée du Salut, et divers CHRS pour l’hébergement et/ou la domiciliation, ADJ Marceau et Consolat, la Boutique Solidarité de la Fondation Abbé Pierre pour l’accueil des personnes sans domicile, Secours Catholique, la Croix-Rouge Française, le Secours Populaire, pour des aides diverses aux patients, Banque Alimentaire, Restos du Cœur, Maavar et le Restaurant Noga pour les besoins en alimentation, CADE, les points d’appui aux étrangers et l’ASMAJ pour les questions juridiques, ’Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés de Berre pour les travailleurs agricoles du « Gourbi », Rencontres Tsiganes, Jeunes Errants, l’AMPIL pour le soutien aux populations Rroms,Institut Régional de Formation en Travailleurs Sociaux et l’Institut Méditerranéen de Formation (accueil d’assistantes sociales stagiaires),Association Setton , Armée de terre, Marine, APHM (urgences médicales et PASS),Centres de dépistage : CIDAG (convention réalisée pour améliorer la prévention et le dépistage du VIH), Centre anti-tuberculeux, Action de Solidarité Franco-Comorienne en France (ASFCF), action de prévention du VIH, PMI, Planning Familial, Laboratoire d’hygiène départemental pour les examens biologiques, Médecins libéraux, Faculté de Médecine (internes), les Instituts de Formation en Soins Infirmiers (stagiaires), DDASS (veille sanitaire - Rroms), Faculté d’Odontologie, Cyclamed, l’Ordre de Malte, le Laboratoire Sanofi Aventis, Pharmacie Humanitaire Internationale, services d’urgences et structures hospitalières psychiatriques, Centres Médico-Psychologiques de Marseille, Osiris pour la thérapie des personnes ayant subi des traumatismes liés à des violences politiques et des tortures, Imaje Santé pour la prise en charge de jeunes de 12 à 25 ans, Médecins psychiatres libéraux, PRSP, DDASS - Pôle Social, Ville de Marseille – DSU, Préfecture DSU, Conseil Général, Solidarité, et Conseil Général– Santé, association Habitat et Soins.

Année de début de réalisation
2008

Année de fin de réalisation
2008

Durée
12 Mois à partir du 01/01/2008

Fréquence
Suivie

Public
Tout public, Personnes en difficulté socio-économique

Nombre de personnes concernées
3500

Type d'action
Communication, information, sensibilisation, Formation, Production, analyse ou valorisation d'outil, Consultation ou accueil individualisé de prévention, Prise en charge sociale, Prise en charge médicale, Accueil, écoute, orientation

Outils et supports utilisés :

Matériel médical, matériel de kinésithérapie, matériel de podologie, médicaments et produits pharmaceutiques, équipement et consommables dentaires, prothèses dentaires, autoclave, supports de prévention et d’éducation à la santé : présentoirs, brochures, flyers, préservatifs masculins et féminins, kits de prévention réalisés par MDM etc., nourriture (petit-déjeuner tous les jours au CASO), Aides aux patients (tickets de transport, nuits d’hôtel, etc.), couvertures, duvets (personnes sans-abri), kits d’hygiène,

Communication et valorisation de l'action
Articles de presse, reportages radio ou télé

Financeur
  • ARS : 100 000 € €
  • Collectivités territoriales : Conseil Général : 42 867 € ; €
  • Politique de la ville : VILLE DE MARSEILLE : 14 000 € €

Evaluation de l'action
- Nombre de patients reçus par le pôle social et nombre d’entretiens sociaux effectués.
- Nombre et nature des formations organisées, nombre d’intervenants sociaux formés dans l’équipe d’accueil.
- Nombre de patients reçus en consultation, nombre de consultations en médecine générale et spécialisée, de soins infirmiers, d’actes paramédicaux, de soins dentaires et de consultations psychologiques effectués.
- Nombre des actions et nature des messages de prévention effectués dans le cadre du CASO.
- Coût annuel / patient des médicaments.
- Utilisation du rapport annuel d'activité du CASO Marseille et du rapport national de l'Observatoire de l'Accès aux Soins, nombre de données transmises et utilisées par l’Observatoire au niveau national.
- Nombre d'articles de presse, reportages radio ou télé effectués avec la collaboration des équipes du CASO, incluant la problématique de l’accès aux soins des personnes en situation de précarité.
- Nombre et résultats des démarches d’interpellation des autorités sanitaires et politiques locales afin de pointer les obstacles à l’accès aux soins des populations les plus précaires.
- Nombre de débriefings d’équipe effectués permettant une analyse globale des problématiques médico-sociales de chaque patient.
- Nombre et nature des orientations effectuées pour une prise en charge médicale extérieure.
- Nombre d’accompagnements physiques des patients effectués par les équipes vers les structures médico-sociales de droit commun.
- Nombre et qualité des réunions institutionnelles et échanges de pratiques effectués avec les acteurs desanté pour les sensibiliser aux questions d’accès aux soins des patients les plus précaires.
- Les personnes en errance atteintes de pathologie psychiatrique sont rapidement repérées dans la salle d’attente et orientées pour une prise en charge adaptée.
- Nombre d’intervenants formés à l’accueil et la prise en charge de ces publics, nombre et nature desformations organisées.
- Nombre de consultations de psychiatres et psychologues, et nombre de patients qui en bénéficient.
- Absence d’incidents et d’épisodes de violence au sein du CASO.
- Nombre de professionnels socio sanitaires, de bénévoles, de stagiaires formés sur le VIH, les IST et le counselling
- Nombre d’entretiens de prévention individuels ou collectifs réalisés/an pour les patients primoconsultants et les patients à risque
- Nombre et nature des matériels de préventions mis à disposition en salle d’attente ou dans les sallesde consultation
- Nombre et nature des messages de sensibilisation des patients délivrés en vue de favoriser le dépistage du VIH et des IST
- Nombre d’orientations des patients réalisées par le CASO vers les centres du CIDAG pour un dépistage anonyme et gratuit du VIH et des IST.
- Nombre de dépistages VIH et IST /an et prévalence de ces pathologies chez les patients orientés par MDM vers le CIDAG ; données sur la situation sociale des patients.

Lieu d'intervention
Centre d'Accueil de Soins et d'Orientation, 4 avenue Rostand 13003 Marseille

Niveau géographique
Départemental, Territorial

Commune
Marseille

Niveau départemental
Bouches-du-Rhône

Niveau territorial de santé
Marseille

Plan national
PRECARITE - Stratégie d'actions en matière de santé et de précarité, VIH/SIDA IST - Programme national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST (2005-2008)

Action(s) lolf
Action 01 : Pilotage de la politique de santé publique, Autres actions (dont santé précarité), Action 03 : Pathologies à forte morbidité / mortalité, VIH/SIDA

Catégorisation
A1
Développement d'offres de promotion de la santé
A2
Représentation d'intérêts, collaboration entre organisations
A3
Mobilisation sociale
A4
Développement de compétences personnelles
B1
Offres en matière de promotion de la santé
B2
Stratégies de promotion de la santé dans la politique et les institutions
B3
Potentiel social et engagement favorables à la santé
B4
Compétences individuelles favorables à la santé
C1
Environnement physique favorable à la santé
C2
Environnement social favorable à la santé
C3
Ressources personnelles et types de comportement favorables à la santé
D
Augmentation de l'espérance de vie en bonne santé - Amélioration de la qualité de vie - Diminution de la morbidité et de la mortalité (liée à des facteurs de risque)