Atelier Prévention Santé à l'UFA Kastler-Guitton, La Roche sur Yon

2012

Thème
Précarité, Compétences psychosociales

Programmes
    Programme 01 : Permettre à chaque personne d'être acteur de sa santé en mobilisant ses ressources personnelles

Contexte
L’Unité de Formation des Apprentis (UFA) du lycée polyvalent A. Kastler-Guitton a fait appel à l’IREPS 85 en 2011-2012 afin d’intervenir auprès des CAP 1e année sur les thèmes du vivre-ensemble, des différences et des discriminations. Cette demande faisait suite à l'observation de faits de violence, d'incivilités et de moqueries entre élèves, notamment au sein de l’internat.

Riche de cette expérience, l'UFA a souhaité renouveler l'atelier sur l'année scolaire 2012-2013.

Objectif de l'action
* Objectif général
- Améliorer le vivre ensemble par la connaissance mutuelle

* Objectifs spécifiques
Permettre aux apprentis de :
- Relativiser le regard qu’ils ont des adultes afin de faciliter les relations mutuelles
-Comprendre le concept de stéréotypes et se questionner sur les stéréotypes qu'ils ont envers certains groupes
-Faire émerger, entre eux, des points communs, des différences et des complémentarités
-Restaurer ou valoriser une image positive de soi et de son métier


Description
réunions partenariales:
2 réunions de préparation: les 6 et 20 septembre 2012
2 réunions de bilan: le 29 mai et le 12 juin 2013

Déroulement:
2 ateliers de 5 séances de 1h30 :
Groupe 1 (CAP 1ère année constructeur en canalisations et maintenance de véhicules industriels)
Séance 1 - 02/10/12 : Connaissance de soi et des autres, points communs et différences, ce qu'apportent les ressemblances et les différences
Séance 2 - 17/10/12 : Cultures jeunes et adultes, relations jeunes-adultes
Séance 3 - 21/11/12 : Les stéréotypes et les préjugés (comprendre les concepts et questionner ses propres représentations et attitudes)
Séance 4 - 11/12/12 : Stéréotypes et sexualité (genre et orientation sexuelle)
Séance 5 - 08/01/13 : Les discriminations et les concepts de rapport à l’autre, d’égalité, de décentration, de vigilance…

Groupe (CAP 1ère année constructeur de routes)
Séance 1 - 22/01/13 : Connaissance de soi et des autres, points communs et différences, la différence et ce qu'elle apporte
Séance 2 - 05/02/13 : Cultures jeunes et adultes, relations jeunes-adultes
Séance 3 - 20/02/13 :Les stéréotypes et les préjugés (comprendre les concepts, questionner ses propres représentations et attitudes, essayer de comprendre ce que vivent les personnes qui sont exclues ou discriminées à cause d'une étiquette)
Séance 4 - 12/03/13 :Identité personnelle et stéréotypes, le regard sur l'autre et les suppositions sur l'on fait sur l'autre
Séance 5 - 02/04/13 : Les qualités et les compétences personnelles, les qualités et les compétences requises chez un constructeur de routes.

Méthode:
- Une approche participative, interactive et ludique
- Un questionnement sur les représentations de la différence, les stéréotypes et les préjugés envers certains groupes, les attitudes et comportements à l'égard d'autrui, les valeurs personnelles, la connaissance de soi et l'estime de soi

Partenaire de l'action
UFA Kastler-Guitton

Année de début de réalisation
2012

Année de fin de réalisation
2013

Durée
7 mois

Fréquence
Suivie

Public
Adolescents (13-18 ans), Personnes en difficulté socio-économique

Type d'action
Education pour la santé

Outils et supports utilisés :

- « Se lève qui… » - Pour une éducation à la non-violence, J.Gerber - Chronique Sociale - « Moi aussi ! » - Tous différents, tous égaux - Questionnaire « jeune-adulte » - Guide ISPA, Cannabis, en parler aux ados. : Guide pratique pour des activités de prévention à l'école - Questionnaire « Comment décrirais-tu ? » - Différents mais pas indifférents, Institut Pacifique - Activité "La cafétéria" - Différents mais pas indifférents, Institut Pacifique - Distinct’Go ! Les jeunes interrogent... les discriminations – Valorémis

Financeur
  • Collectivités territoriales : Conseil Régional : 5 000 € €

Evaluation de l'action
* Indicateurs quantitatifs
- nombre d'apprentis ayant participés au projet: 28 (16 dans le groupe 1 et 12 dans le groupe 2)
- Effectifs lors des séances : De 9 à 11 personnes pour le groupe 2
- Assiduité des participants: plutôt satisfaisante dans l'ensemble. Pour le groupe 2: 8 participants ont assisté à la totalité des 5 séances, 2 participants à 4 séances, 1 participant à 3 séances, 1 participant à 2 séances.
- Nombre et durée des séances: 5 séances d'1h30 pour chaque demi-groupe

* Indicateurs qualitatifs
- Satisfaction des participants:
Les groupes 1 et 2 ont attribué respectivement à l’atelier PSE une note de satisfaction de 6.5/10 et 7,4/10 en moyenne. Si la note du groupe 1 est sensiblement inférieure à celle du groupe 2, les appréciations qualitatives exprimées à l'oral et à l'écrit reflètent pourtant une meilleure appréciation quant à l'ambiance du groupe, l'état d'esprit, la pertinence et l'utilité de l'atelier. Dans le groupe 1, les participants disent avoir passé du « bon temps. »


- Degré d’implication des participants et dynamique de groupe :
Groupe 1 : Dès la 1ère séance, tous les participants se sont bien impliqués dans le travail de groupe chacun à sa mesure. Le groupe était motivé, intéressé et attentif dans l’ensemble : « tout est bon à savoir », je me sens « concerné ». Quelques participants ont néanmoins regretté l’inégale prise de parole dans le groupe : « il y en a qui restent trop réservés. »
Groupe 2 : L’implication des jeunes a été plus mitigée. Le groupe était divisé en 2 avec d’un côté des leaders négatifs qui bavardaient et plaisantaient beaucoup. Ces jeunes étaient peu concentrés, peu critiques par rapport aux questions amenées. Leur implication était moindre. Ils perturbaient ainsi la réflexion personnelle et collective. De l’autre côté, les autres jeunes étaient intéressés mais en retrait, démobilisés par l’attitude désinvolte de leurs camarades.


- Relations interpersonnelles et climat du groupe :
Groupe 1 : Il y avait de la « convivialité » mais aussi un climat de confiance durant les séances. Les participants étaient respectueux les uns des autres. Nous avons senti dans le groupe beaucoup d’ouverture d’esprit et une certaine auto-régulation dans les échanges.
Groupe 2 : Si certains ont apprécié la « complicité » au sein du groupe, d’autres ont regretté quelques « moqueries » ou certains « jugements de la part des autres. » Les animateurs ont dû recadrer le groupe à plusieurs reprises.

- Qualité des échanges:
Groupe 1 : Les échanges ont été équilibrés et riches. Les participants affirment que l'atelier leur a permis de « voir la mentalité et le point de vue de tout le monde », « de réfléchir », « de prendre de recul sur les autres et sur soi-même. », « d’avoir une autre vision des thèmes », « d’avoir un autre jugement », « ça a pu nous faire changer d’opinion. » (Groupe 1)
Groupe 2 : Même si les participants semblent avoir apprécié l’atelier, l’animation a été beaucoup plus difficile à mener qu’avec le groupe 1 et les débats ont été plus superficiels. Les sujets n’ont pas toujours été pris avec sérieux mais souvent sous l’angle de la rigolade. Les bavardages ont également constitué un frein au travail de groupe.
Dans les 2 groupes, les jeunes avaient du mal à argumenter, à trouver les « bons mots » pour exprimer leur opinion. Certains avaient de ce fait une petite appréhension pour prendre la parole.

- L'appréciation des participants et des professionnels concernant les points abordés :
Les jeunes : « On a parlé un peu de tout. » C’était « intéressant. »
Le coordonnateur est satisfait du contenu et de la progression de l’atelier. Il souhaiterait accentuer le travail autour de la valorisation personnelle, sur les qualités et les compétences personnelles. La question du genre pourrait également être creusée sur une séance à part entière.

- L'appréciation des participants concernant la méthode et l’état d’esprit de l’atelier :
Ils ont tous apprécié « les débat, tout le monde peut parler, » « l’échange avec les autres », « pouvoir s’exprimer à plusieurs points de vue », « parler tous ensemble », « discuter avec tout le monde », les « relations » et la « communication » au sein du groupe. (Groupes 1 et 2)
Les 2 groupes ont trouvé l’atelier « amusant ». Un jeune du 2nd groupe a dit : « c’était positif, marrant et utile. »
Ils ont aimé « la liberté de parole » : « Ca nous a donné le droit de parler sans qu’après on nous fasse des remarques. » (Groupes 1 et 2)
Ils ont aimé les séances quand elles étaient rythmées et « actives », « on ne s’endormait pas. » (Groupe 1)

- Les éventuelles prises de conscience, acquisitions et intentions énoncées :
Ils disent que l’atelier leur a permis de :
*« Nous découvrir entre nous », « mieux connaître les autres », « apprendre des choses sur les autres », « Connaître les qualités des autres » (Groupes 1 et 2)
*« Savoir ce que tout le monde pense », « voir l’avis de chacun »
*« réfléchir » (Groupe 1)
*« Prendre de recul sur les autres et sur soi-même. » (Groupe 1)
*« Avoir une autre vision des thèmes », « avoir un autre jugement », « ça a pu nous faire changer d’opinion. » (Groupe 1)
*« Comprendre quelques trucs » ou à « confirmer certains trucs », « ça m’a appris beaucoup de trucs », « ça peut répondre à pas mal de questions », C’est « explicatif », « instructif » (Groupe 1)
*Les sujets ont fait écho chez les participants qui ont pu faire du lien avec leur quotidien. Un participant dit par exemple se sentir plus outillé : ça permet d’être « bien cultivé pour la vie réelle. » (Groupe 1)

-Les limites de l’atelier :
*Si ces questions sont fondamentales pour ces jeunes et au cœur des difficultés auxquelles certains sont confrontés. Il a pu être difficile pour quelques uns participants de s’exprimer sur des sujets qui faisaient écho avec des situations personnelles difficiles : « On a chacun un truc dur dont on n’a pas envie de parler. » Quoi qu’il en soit, ce genre de réflexion est très important.
*Certains thèmes comme les stéréotypes et les préjugés sont « compliqués » pour certains, « difficiles à comprendre. » Effectivement, les stéréotypes sont présents partout dans notre société, dans tous les groupes d’appartenance ; ils sont véhiculés de manière tellement inconsciente et irrationnelle qu’il est difficile de revoir sa manière de penser. Il l’est d’autant plus que ce mode d’interprétation et de mise en ordre de la réalité permet de comprendre et d’expliquer le monde qui nous entoure, les conduites des individus. Les stéréotypes orientent et donnent un sens à nos pratiques. Ces stéréotypes sont également difficiles à faire évoluer car ils sont partagés et même s’ils ne sont pas forcément justes, ils unissent les personnes d’un même groupe (apprentis, famille, entreprise…) autour de valeurs, de croyances et d’opinions communes.
*Le 1er groupe a plutôt jugé le temps des séances comme étant trop court : « Ca passe trop vite ». Pour le 2nd groupe, 3 jeunes ont trouvé les séances « longues », un autre « fatigantes » pour certaines. Du point de vue des intervenants, 1h30 est une durée adéquate pour maintenir l’attention des jeunes tout au long de la rencontre.
*La mise en place des séances a été un peu tardive pour le groupe 2. Il serait plus pertinent de dérouler l’atelier sur le 1er semestre afin de favoriser au mieux la cohésion du groupe.

Conclusion et perspectives :
Des comportements discriminants ont encore été observés au sein de l’UFA Kastler-Guitton cette année, ce nous invite à souligner les limites de cette action d’éducation pour la santé. On ne peut attendre d’un atelier de 5 séances qu’il transforme des attitudes et des comportements, ni même qu’il résolve un problème sociétal à l’échelle de l’UFA. Dans un souci de pertinence et d’efficacité, il est prévu pour l’année scolaire prochaine d'apporter quelques modifications au projet:
* passer de 5 à 6 séances
* communiquer auprès des familles autour du projet
* impliquer tous les enseignants au travers d’une réunion d’information, d’un temps de bilan intermédiaire et du rapport d’évaluation finale.

Secteur d'activité
Organismes de formation (IFSI, CFA...)

Lieu d'intervention
L’Unité de Formation des apprentissage (UFA) du lycée Kastler - Guitton à La Roche sur Yon

Niveau géographique
Territorial

Commune
La Roche-sur-Yon

Niveau EPCI
CA La Roche-sur-Yon - Agglomération, CC du Pays de Saint-Fulgent - Les Essarts, CC Pays de Chantonnay

Plan national
PRECARITE - Stratégie d'actions en matière de santé et de précarité

Action(s) lolf
PSS 12. Accès à la santé et éducation à la santé, PSS 12.1 INPES, PSS 12.2 Santé des populations en difficulté

Catégorisation
A1
Développement d'offres de promotion de la santé
A2
Représentation d'intérêts, collaboration entre organisations
A3
Mobilisation sociale
A4
Développement de compétences personnelles
B1
Offres en matière de promotion de la santé
B2
Stratégies de promotion de la santé dans la politique et les institutions
B3
Potentiel social et engagement favorables à la santé
B4
Compétences individuelles favorables à la santé
C1
Environnement physique favorable à la santé
C2
Environnement social favorable à la santé
C3
Ressources personnelles et types de comportement favorables à la santé
D
Augmentation de l'espérance de vie en bonne santé - Amélioration de la qualité de vie - Diminution de la morbidité et de la mortalité (liée à des facteurs de risque)