Education à la vie affective et sexuelle en direction des jeunes

Sexualité (contraception, IVG), Compétences psychosociales

Programme Haute-Normandie - SRP - Priorité 1 : Inscrire la prévention et la promotion de la santé tout au long de la vie
• Objectif Axe 3 : Vie affective et sexuelle

Aujourd’hui, de nombreux professionnels sont unanimes sur la nécessité de parler de vie affective dès le plus jeune âge et d’y inclure progressivement le volet sexualité. En effet, il existe une demande réelle des pré-adolescents et adolescents: parler de son corps, de son quotidien, des premières amours, des questions relationnelles, des questions liées à l’actualité. Tout ceci témoigne d’un besoin de connaissance de soi-même, d’estime de soi, de délimitation du "normal" et du "pas normal", des désirs et des interdits. Les jeunes ont un désir profond d’aimer et d’être aimés. De plus le thème de la puberté, de la vie affective, et de la sexualité demeurent difficiles à évoquer entre parents et enfants. Ces derniers vont donc chercher des informations auprès des nouveaux moyens de communication où les réponses apportées sont souvent mal comprises ou ne reflètent pas la réalité. Enfin, l’enjeu fort de la vie affective et sexuelle est renforcé au regard du bouleversement sociétal porté par la cybersexualisation nommé, dans les autres pays francophones (CANADA, Belgique) et récemment en France, Hypersexualisation.
Le dernier rapport sur l’hyper sexualisation des enfants indique que « c’est un phénomène de plus en plus présent, que l’hyper sexualisation des enfants et notamment des fillettes renvoie à la sexualisation de leurs expressions, de leurs postures, ou codes vestimentaires ». Ce rapport précise aussi que « l’hyper sexualisation participe aussi au développement des conduites à risque ».
Lors d’une présentation du Contrat Local de Santé de la Communauté d’Agglomération Seine-Eure, plusieurs participants (représentant de l’ARS, infirmières de santé scolaire, animateur de prévention), ont fait part de leur souhait de mettre en place des animations et/ou des ateliers dans le domaine de la vie affective et sexuelle des enfants avant l’entrée au collège. En effet, ces professionnels avaient remarqué une augmentation des attitudes et des comportements chez des enfants de primaires (non-respect du corps de l’autre, diffusion d’images à caractère pornographique, questionnement,...) ne favorisant pas leur développement psycho-social.
Rencontrer les élèves en CE2, jusqu'en CM2, permet de répondre à leurs interrogations au gré de leurs évolutions personnelles (suivi d’une cohorte sur 3 années scolaires).

* Objectifs généraux
- Développer un projet d’éducation à la vie affective et sexuelle en direction des enfants fréquentant les écoles primaires, et les accueils périscolaires.
- Former la communauté éducative, notamment les infirmières scolaires et les animateurs des accueils de loisirs afin de développer des approches et des pratiques communes
- Favoriser la participation des parents tout au long du projet
- Promouvoir des comportements favorisant la santé sexuelle
- Sensibiliser aux influences environnementales qui agissent sur la santé psycho-affective et sexuelle de l’enfant

* Objectifs opérationnels
- Développer les compétences psycho-sociales des enfants des écoles primaires et des accueils de loisirs (niveau CE2 à CM2) pour mieux appréhender leur vie affective et leur future vie sexuelle
- Sensibiliser à l’éducation à la sexualité: respect du corps, estime de soi, savoir dire non
- Sensibiliser les jeunes à l’impact des multimédias et/ou réseaux sociaux comme vecteur d’information et de «modèles à suivre»
- Renforcer l’information sur les transformations du corps (respect de l’intimité...)
- Renforcer l’information sur l’hyper sexualisation, la cyber-sexualisation qui participe aux conduites à risques
- Développer des actions de formations notamment en direction des infirmièr(e)s, animateurs des accueils de loisirs, des personnes relais (environ 20 personnes) afin d’acquérir des pratiques communes liées à la vie affective et sexuelle des jeunes pour une meilleure cohérence dans l’approche de cette thématique

* Périodicité:
Concernant les actions en direction des enfants, un atelier au sein des écoles aura lieu avant chaque vacances scolaires, soit cinq ateliers au cours de l’année scolaire et un atelier sur le temps périscolaire avec la même fréquence. Enfin, une présentation générale des travaux réalisés aura lieu en fin d’année scolaire, sur chaque site.
Concernant les professionnels, deux présentations auprès de l’inspecteur académique en juillet 2012 ont eu lieu. De plus, une présentation du projet a eu lieu dans chaque école de Louviers, soit 3 rencontres.
Enfin, les professionnels assisteront à une formation d’une demi-journée courant du second trimestre.
Concernant les adultes, une soirée débat aura lieu au cours de l’année scolaire.

* La formation des professionnels
Une formation sera proposée aux professionnels qui interviennent auprès des jeunes, en particulier les infirmi(è)res. Elle permettra de faire un point sur la puberté, qui semble être de plus en plus précoce, et son impact
sur les nouveaux comportements des jeunes garçons et jeunes filles. Cette formation permettra également aux professionnels de retravailler sur l’hyper sexualisation de la société et de ses dérives.
L’objectif est aussi l’appropriation d’un langage commun à tous les professionnels et la maitrise des différents outils à utiliser. Cette formation permettra d’identifier les différentes structures qui pourraient prendre en charge un jeune en cas de nécessité.
Cette formation sera sur trois jours, autour des connaissances plus « théoriques », connaissance et maîtrise des outils, les multimédias,...
Enfin, les professionnels échangeront régulièrement avec le groupe de travail, en particulier lors de bilan intermédiaire.

* Education à la vie affective et sexuelle des enfants
Les séances seront animées en encourageant les échanges et les débats afin d’aider les enfants à prendre conscience des désirs, des responsabilités de chacun et des différences psychologiques entre filles et garçons.
Le débat s’articulera autour des influences familiales, religieuses et culturelles liées à la vie relationnelle, affective et sexuelle, dans un cadre plus large, de favoriser l’apprentissage citoyen de la diversité.
Pour cela, l’infirmière de secteur débutera les séances par le rappel des différents changements du corps et de toutes ses transformations, les soins à apporter au corps, afin de développer une image positive du corps et dans le respect de soi. Puis l’animatrice évoquera l’image corporelle qui débouche sur l’amitié, les relations fille-garçon, les premiers émois amoureuses, sa place dans e groupe classe, dans la cour L’ensemble de ces échanges vise à engager une réflexion sur leur vie affective, apprendre à faire des choix éclairés afin de limiter les comportements à risques.
L’animatrice reviendra également sur les divers dangers des multimédias (hyper sexualisation, cybersexualisation...) et des images négatives qu’ils véhiculent (qui sont assimilées à la pornographie).
Pour cela l’animatrice s’appuiera également sur des outils de prévention adaptés à leur âge, tel que le photolangage. Ce jeu leur propose de parcourir différentes étapes (rencontre, sortir ensemble, l’amitié, le jeu...) et thèmes (parents, religion, fidélité,...) relatif à la vie amoureuse. A chaque étape, l’animatrice interviendra afin d’apporter des compléments d’information au cours des débats.

* L’échange avec les parents
Une rencontre interactive sera proposée aux parents afin de rappeler les impacts de la puberté, chez les garçons et les filles, du changement de leurs comportements. Cela permettra de les sensibiliser à un éveil plus précoce à la vie affective et à la sexualité.
Un focus sera apporté sur les nouveaux dangers des multimédias dont le jeune public est grand utilisateur et dont les parents ignorent les contenus.
Les parents seront également informés des différentes structures locales qui peuvent les accompagner sur ce thème. Cet échange permettra également de renforcer les liens et poursuivre le dialogue sur une thématique qui est encore difficile à aborder.

Association Action Prévention, les Centres Communaux d'Action Sociale (CCAS), les Services Jeunesse, l'Education Nationale (santé scolaire et rectorat), la Communauté d'agglomération Seine-Eure (CASE)

2012

2013

14 mois, de juin 2012 à juillet 2013

Suivie

Enfants (6-9 ans), Professionnels de santé, Professionnels du social, Professionnels de l'éducation, Parents

180 personnes (prévisionnel)

Communication, information, sensibilisation, Education pour la santé, Formation, Appui et/ou suivi en méthodologie et évaluation

Photolangage

La communication autour du projet a été réalisée en amont du projet, lors d’une réunion de travail.

* Indicateurs quantitatifs
- Nombre de professionnels ayant participé à la formation
- Nombre d’enfants ayant participé aux séances de sensibilisation, par écoles, et par classes
- Nombre de parents rencontrés aux différentes séances
- Nombre d’enfants ayant participé aux activités du périscolaire.
- Nombre de partenaires mobilisés

* Indicateurs qualitatifs
- Réalisation de questionnaires de satisfaction auprès des professionnels ayant participé à la formation, des équipes encadrant les interventions, des parents
- Recueil des impressions des enfants, par écrit à la fin de chaque séance, sous forme de mots-clés et/ou dessins
- Nature et qualité des productions des enfants via les activités du périscolaire.
- Adhésion de l'Education Nationale
- Respect du calendrier

Milieu scolaire

Communal

Louviers

Eure