Atout prix Nutriform - Mise en oeuvre des programmes

2016

Action chaînée avec : Atout prix Nutriform - 2013

Thème
Nutrition (alimentation et activité physique), Précarité

Programmes
    Programme SRP 1. : La promotion de la santé et l'éducation pour la santé
  • Objectif 1. : Promouvoir le développement d’actions d’PS/EPS efficaces et de qualité
    Programme PRAPS : Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins
  • Objectif 3. : Favoriser les actions de prévention de proximité auprès des personnes en situation de précarité et renforcer les dispositifs passerelles

Contexte
Les inégalités sociales de santé demeurent fortes en France. On meurt plus tôt et les problèmes de santé surviennent plus précocement et de façon plus marquée au sein des groupes de population socialement défavorisés. Les raisons se trouvent à la fois dans les conditions de vie des personnes, dans l’accès et le recours aux soins. Les personnes les plus vulnérables cumulent les difficultés par une exposition aux risques supérieure et un accès difficile à l’information et aux soins. Des choix alimentaires inadaptés et la déstructuration du rythme de la journée conduisent ces populations à un poids corporel inadéquat avec leur développement harmonieux. Ainsi, le surpoids et particulièrement l’obésité touche plus souvent les foyers dont le revenu est bas (inférieur à 1000€)1.
Les professionnels qui oeuvrent au contact de population en grande précarité constatent quotidiennement les carences : consommation faible en légumes, fruits et produits laitiers, et surconsommation de corps gras et sucrés. Ils observent également une monotonie des repas, des à-coups de consommation surtout au moment des versements et des prestations en début de mois, des priorités autres (se loger, se vêtir, se laver…) et une difficulté de se projeter dans l’avenir. Les messages nutritionnels transmis par ces professionnels semblent devoir moins porter sur la notion même d’équilibre alimentaire que sur la façon d’y parvenir à moindre coût et moindre effort. Les jeunes mères paraissent particulièrement réceptives aux enjeux de l’équilibre alimentaire et peuvent être identifiées de ce fait comme des relais efficaces2. Cependant, les professionnels n’ont pas toujours les arguments et outils nécessaires pour établir un dialogue et instaurer une éducation propre à conscientiser la population à la nécessité d’une alimentation équilibrée mais accessible financièrement.
Ces constats prennent tout leurs sens dans le cadre du Programme National Nutrition Santé (PNNS) lancé en 2001. Ce programme visait des objectifs concernant l’alimentation, l’état nutritionnel et l’activité physique de la population ainsi que certains aspects particuliers liés à des groupes spécifiques dont les personnes en situation de précarité.
Depuis septembre 2006, un second Programme National Nutrition Santé 2006-2010 (PNNS 2) a vu le jour dans la continuité du premier en développant 4 plans d’action visant la prévention nutritionnelle ; le dépistage et la prise en charge des troubles nutritionnels ; des mesures concernant des populations spécifiques et des mesures particulières concernant les médias et la publicité alimentaire.
Ainsi, ce programme donne une priorité d’action de proximité envers les populations en difficulté.
Le programme a été prolongé en 2011. Plusieurs objectifs initialement fixés ont été partiellement ou totalement atteints, comme la réduction de la prévalence du surpoids et de l’obésité chez l’enfant, la réduction de la consommation de sel ou de sucre, l’augmentation de la consommation de fruits chez les adultes. Pour autant, ces améliorations n’ont pas concerné de façon homogène toutes les composantes de la population et les inégalités sociales de santé se sont creusées dans le domaine de la nutrition.
La prévention des problèmes de santé auprès des publics en situation de précarité est également une des priorités régionales de Champagne Ardenne.
Fort de ces constats, l’IREPS Champagne Ardenne a choisi d’investir ce champ par la mise en place de programme, en commençant des 2001 par la mise en place d’un projet Alimentation et précarité sur deux départements de la région, en 2008 ce projet devient « Atout prix nutriform », se développe dans 3 départements et depuis 2013 dans l’ensemble de la région.
Ces projets se donnent comme objectif d’apporter un début de réponse à cet extraordinaire défi qu’est la précarité associé au manque alimentaire, en contribuant à faire de la préparation et du partage des repas un moment fort de réconciliation de la personne démunie avec elle-même et son environnement familial et social.

Objectif de l'action
* Objectif général
- Contribuer à améliorer les pratiques alimentaires des personnes en situation de précarité en Champagne-Ardenne

* Objectifs intermédiaires
- Impulser une démarche de promotion de la santé au sein des structures partenaires du projet
- Renforcer les connaissances et les compétences des professionnels des structures afin de faciliter et pérenniser l’accompagnement des usagers des structures au niveau de l’alimentation, un facteur incontournable de la santé
- Développer les connaissances et les compétences des personnes fréquentant les structures ciblées en matière d’alimentation équilibrée à travers ses différents déterminants

* Objectifs opérationnels
- Mettre en place en 2016-2017, 2 temps d’échanges par département avec au moins 1 référent par structure afin de renforcer une dynamique de promotion de la santé au sein des structures partenaires
- Formaliser le partenariat par la signature d’une convention rappelant les principes et valeurs de la promotion de la santé entre l’IREPS et chaque structure engagée
- Animer une rencontre régionale réunissant les référents des structures et les chargées de projets IREPS afin de développer les connaissances et compétences des professionnels.
- Organiser en 2016-2017, 1 atelier dans chaque département de Champagne Ardenne, de 10 séances d’1h30 à 2 heures chacune, minimum, d’échanges et d’information (alimentation équilibrée, rythme alimentaire, repas, hygiène et sécurité alimentaire, petit budget, les 5 sens, alimentation et santé, recettes et savoir-faire culinaire…) auprès de 4 groupes d’une douzaine de personne (1 groupe par département)
- Mettre en place avec chaque groupe une journée de mise en pratique des connaissances et compétences travaillées au cours de l’atelier à travers l’élaboration d’un repas équilibré

Description
* Mobilisation des partenaires
* Mise en place dans chaque département de 2 réunions de coordination départementale avec les référents : 2 réunions de 2 heures chacune, une au début et une à la fin

* Mise en place dans chaque département de ateliers éducatifs : 10 séances d’1h30 à 2h

* Mise en place dans chaque département d'un atelier pratique d'une journée

* Mise en place en Haute-Marne d'1 séance de 2 heures parmi les 10 sera ouverte aux enfants des participants et une séance supplémentaire sera proposée en partenariat avec l’ADECA 52 sur la prévention et le dépistage des cancers

* Mise en place en région d'un temps d'échanges régional entre professionnels d'une journée

* Évaluation de l’action
- Auprès des participants et des encadrants

* Valorisation de l’action
- Dans les médias locaux

Partenaire de l'action
Référents des structures ciblées ; Chlorophylle ; Jardin de Cocagne

Année de début de réalisation
2016

Année de fin de réalisation
2017

Durée
23 mois, de janvier 2016 à novembre 2017

Fréquence
Suivie

Public
Personnes en difficulté socio-économique

Nombre de personnes concernées
44 personnes

Type d'action
Communication, information, sensibilisation, Education pour la santé

Outils et supports utilisés :

Courbe des repères ; mallette classes du goût ; classeur alimentation à tout prix ; Légumady ; Photolangage ; Imagier des aliments ; Panier de légumes ; Livre de recette

Financeur
  • ARS : 26 000 € €
  • Politique de la ville : Romilly-sur-Seine €
  • Autre : Centre communal d'action sociale Sedan ; Ligue contre le cancer €

Evaluation de l'action
* Indicateurs quantitatifs
- Nombre de réunion réalisé sur prévu : 7 réalisées sur 8 prévues
- Nombre de référents présents aux réunions : 15 référents présents
- Nombre de convention signées sur nombre d’établissements engagés : 4 sur 4
- Nombre de rencontre organisée : 1 rencontre
- Nombre de participants : 13 personnes
- Nombre d’atelier mis en place : 4 sur 4
- Nombre de séances par atelier : 10 (Ardennes), 7 (Aube), 9 (Marne), 9 (Haute-Marne)
- Nombre de bénéficiaires : 44 personnes
- Nombre de séances réalisés en présence d’un référent : 10 (Ardennes), 1 (Aube), 7 (Marne), 9 (Haute-marne)
- Assiduité : nombre de personnes présents à toutes les séances : 23 personnes
- Nombre de personnes indiquant que l’atelier a suscité une réflexion sur leur pratique alimentaire : 35 personnes
- Nombre de participants à la journée : 31 personnes
- Nombre de référents présents : 4 référents

* Indicateurs qualitatifs
- Fonctions des partenaires présents à cette réunion : référents RSA, directrice, coordinatrice, référentes CCAS, bénévole de la banque alimentaire, coordinatrice épicerie sociale, animatrice de la régie rurale,
- Contenu des réunions : présentation du projet, planification, extension de partenariat, contenu des séances, rôle de chacun des participants, bilan, conclusion et perspectives de l'action
- Ordre du jour : Autour des questions de nutrition et précarité, retour sur les actions passées, échanges sur les projets actuels connus, réflexions sur les actions pertinentes pour l'avenir
- Fonction des participants : Chargée des projets IREPS (8), diététicien de la maison de la nutrition (1), Conseiller technique Lutte contre les exclusions URIOPSS CA (1), Délégué Permanent Secours Catholique - Délégation Châlons/Reims-Ardenne (1), Responsable Pôle Animation (alimentation et entraide) Secours Catholique Siège national (1)
- Réponses aux attentes : 9,3 sur 10
- % de professionnels déclarant avoir renforcé leurs connaissances et leurs compétences : 9,4 sur 10
- % de personnes déclarant avoir renforcé leurs connaissances en matière d’alimentation : 95,75%
- Evolution des représentations : 81, 6 % (sur 3 départements)
- Contenu de la journée : élaboration et partage d'un repas, jeu coopératif, évaluation de l'atelier (Ardennes), Focus sur l'alimentation des enfants, éducation alimentaire, partage de plats (Aube), Élaboration commun d'un plat et bilan partagé du projet (Marne), Course, préparation du repas, repas, bilan (Haute-Marne)
- Satisfaction globale : 96% sur les 4 départements
- Bénéfices perçus : apport de connaissance, d'information, espace de paroles ou d'échange, nouveaux savoir-faire, un moment de bien-être et de détente, l'envie de participer à d'autres ateliers, l'envie de changer certaines habitudes alimentaires, convivialité, idées de recette, apprentissage, réflexion sur sa pratique alimentaire






Lieu d'intervention
Centre social d'action communal (CCAS) de Sedan ; Épicerie Pauline Kergomard ; Association Chlorophylle ; Groupe d'Entraide Mutuelle (GEM) Envol ; Groupement Hospitalier Aube-Marne (GHAM) ; Relais de services publics (RSP) Prauthoy ; Régie rurale de Vaillant

Niveau géographique
Départemental

Commune
Sedan, Romilly-sur-Seine, Châlons-en-Champagne, Le Montsaugeonnais, Vaillant

Niveau départemental
Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne

Niveau territorial de santé
SEDAN, ROMILLY-SUR-SEINE, CHALONS-EN-CHAMPAGNE, LANGRES

Catégorisation
A1
Développement d'offres de promotion de la santé
A2
Représentation d'intérêts, collaboration entre organisations
A3
Mobilisation sociale
A4
Développement de compétences personnelles
B1
Offres en matière de promotion de la santé
B2
Stratégies de promotion de la santé dans la politique et les institutions
B3
Potentiel social et engagement favorables à la santé
B4
Compétences individuelles favorables à la santé
C1
Environnement physique favorable à la santé
C2
Environnement social favorable à la santé
C3
Ressources personnelles et types de comportement favorables à la santé
D
Augmentation de l'espérance de vie en bonne santé - Amélioration de la qualité de vie - Diminution de la morbidité et de la mortalité (liée à des facteurs de risque)

Observation
* Points Forts
- Ardennes : La présence de référents à chaque séance, La mise à disposition de locaux tout équipés, La participation financière de la structure aux frais kilométriques, Des participants satisfaits d'un atelier convivial qui a répondu à leurs attentes
- Aube : Le site d'accueil, la participation et le dynamisme de Chlorophylle (en
cohérence avec les objectifs de promotion et d'accessibilité d'une alimentation équilibrée et de qualité) -> adhésion au panier solidaire de 80% des participants L'assiduité et la motivation des participants L'adaptabilité des séances aux besoins du groupe
- Marne : Les participants ont été satisfaits de l’action et soulignent l’apprentissage de
nouvelles notions et/ou le rafraîchissement de connaissances oubliées. Points positifs : -Ils ont trouvé le projet intéressant et varié. Ils déclarent avoir appris beaucoup de choses
- Haute-Marne : Implication importante des professionnels encadrant le projet. Présence tout au long de l’atelier de l’animatrice. Satisfaction des participants à l’issue du projet. Ils ont beaucoup apprécié les parties ludique et pratique du projet. Mise en pratique de certaines découvertes dans l’atelier (organisation, le mélange des épices, des recettes…) Découverte des produits ménagers écologiques. Mise à disposition d’un local équipé très agréable. Suite à cet atelier, la Régie Rurale du plateau va tester la fabrication et l’utilisation des produits écologiques pour l’entretien des locaux.

* Poins à améliorer
- Ardennes : Mobilisation du public : sur 13 personnes ciblées 1 seules a assisté à l'ensemble des ateliers, avec une assiduité allant de 1 à 10 pour une médiane de 4 séances/personne, sur 10 séances l'effectif a varié de 4 à 8 personnes pour une médiane à 6.5 personnes/séance. Les séances ont manqué de dynamisme dû au faible nombre de participants. Peu de liens avec les référents malgré leur présence.
- Aube : Mobilisation du partenariat "alimentation précarité" sur le territoire - peu de retour malgré plusieurs sollicitations
- Marne : La mobilisation du public était très faible dès le départ du projet, 10 personnes potentielles ont été ciblées et 5 se présentent réellement. Durant l’atelier il a été difficile pour l’épicerie de positionner des nouvelles personnes ainsi que d’assurer les relances. Les séances ont manqué de dynamisme dû au faible nombre de bénéficiaires. Peu de liens avec les référents de l’épicerie.